Selon les données collectées, plus de 1 000 000 procédures de reconstruction mammaire ont été réalisées en 2022. En outre, de nouveaux cas de cancer du sein invasif seront diagnostiqués d’ici la fin de l’année 2023. Compte tenu du nombre élevé de nouvelles patientes atteintes d’un cancer chaque année, il est peu probable que le nombre d’opérations de reconstruction mammaire diminue de sitôt.
L’histoire de la reconstruction mammaire
La reconstruction mammaire par implants permet aux femmes de retrouver leur ligne de poitrine après une mastectomie. Étant donné que de nombreuses femmes considèrent leurs seins comme un aspect essentiel de leur féminité, cette intervention peut donner un énorme coup de fouet au moral des femmes dont la confiance et la force ont été affectées par le cancer du sein.
Si de nombreuses femmes ont aujourd’hui recours à la reconstruction mammaire, les survivantes du cancer n’y ont pas toujours eu accès. Un chirurgien plasticien expérimenté donne ici un aperçu de l’histoire de la reconstruction mammaire aux patientes.
La mastectomie radicale
Au XIXe siècle, le traitement du cancer du sein a été révolutionné par le Dr William Halsted. Le Dr Halsted a introduit la mastectomie radicale. Cette procédure consistait à placer une femme sous anesthésie afin de pouvoir retirer le sein, les ganglions lymphatiques et le muscle thoracique. Ce traitement s’est avéré efficace pour certaines patientes. Toutefois, à cette époque, les experts estimaient que la fermeture des plaies ou des incisions restantes était un aspect essentiel de la prévention de la croissance d’une autre tumeur, de sorte que la reconstruction n’était pas considérée comme faisant partie du traitement.
Modifications du traitement du cancer du sein
Au milieu des années 1900, certains remettent en question la gravité de la mastectomie radicale. Sous l’impulsion du mouvement féministe, les femmes ont commencé à se demander s’il était possible de conserver une plus grande partie du tissu mammaire pendant le traitement du cancer.
Les médecins ont commencé à proposer une version modifiée de la mastectomie radicale, ainsi que des procédures telles que la tumorectomie et la radiothérapie. C’est à cette époque que l’idée de la reconstruction mammaire est devenue de plus en plus populaire.
Évolution de la reconstruction mammaire
Aujourd’hui, il existe plusieurs options de reconstruction mammaire.
Dans les années 1970, la forme la plus courante de reconstruction mammaire était le lambeau de latissimus dorsi. Cette procédure utilisait la peau, la graisse et les muscles du dos pour reconstruire la structure du sein. De nombreux chirurgiens reconstructeurs utilisent encore cette technique aujourd’hui, mais elle est généralement associée à un implant mammaire.
Dans les années 1980, le lambeau TRAM a été utilisé pour la reconstruction mammaire. Cette technique utilise la peau et la graisse de la région abdominale pour créer un sein d’apparence naturelle. Ces tissus sont soutenus par les muscles grands droits de l’abdomen. Bien que cette technique soit encore utilisée aujourd’hui, de nombreux chirurgiens n’utilisent plus qu’une petite partie du muscle grand droit, afin que les patientes n’aient pas à sacrifier du muscle pour leur procédure de reconstruction.
Aujourd’hui, il est courant que les patientes se fassent reconstruire les seins à l’aide d’implants mammaires. Les implants mammaires permettent aux chirurgiens de personnaliser la taille et la forme des seins afin qu’ils conservent un aspect naturel.
Les implants mammaires sont une option particulièrement intéressante pour les patientes qui souhaitent minimiser les cicatrices sur d’autres parties du corps, ou pour celles qui sont minces et ne disposent pas de la graisse et des tissus supplémentaires nécessaires à une reconstruction adéquate des seins.